" 20 ans, c’est tout une histoire !" fable contemporaine.
Une conception et un tournage participatifs.
Premières projections : quartier des Promenades de l’Europe, novembre 2012 . projection : du film "20 ans c’est tout une histoire"
Première fiction participative d’une série de SIX, tournés en cinq ans, dans différents pays ( Afrique, Inde, Europe, camp de réfugiés)
Le samedi 11 janvier 2014
dans le cadre de "Points rencontres à la MQSJ "
Franck NA passe à l’oral à propos des peinture rupestres de la grotte Chauvet (Ardèche)
regard singulier sur l’Histoire de l’Art.
Maison de Quartier de Saint Jean
sur les voies couvertes de Saint Jean
Genève
Entrée libre
conférence
Si je me pose comme interprète de la Grotte Chauvet, ce n’est pas pour reprendre les thèses des experts à son sujet. Au contraire, j’aurais plutôt tendance à m’engouffrer dans la contradiction de leurs avis. C’est pourquoi, je vous invite à mettre en doute mon truchement. Je ne cherche pas à vous convaincre, seulement à partager un voyage dans un univers révolu mais dont nous sommes les héritiers criblés de dettes et de malheurs congénitaux. Concernant les informations, j’apporterai soin de ne divulguer que ce qui est admis par la classe scientifique. La Grotte Chauvet est dans la vallée de l’Ardèche qui se jette dans la vallée du Rhône au sud de la France. Une région que j’ai habitée.
Je n’ai fait que regarder, en me posant pour ce que je suis, un fabricant d’images. Et ces peintures rupestres ont ouvert des fenêtres sur le mode de vie des Aurignaciens, les contemporains de ces fresques. Et ce qui me semble être négligées par les spécialistes, ce sont les conditions de vie de nos ancêtres, ou plutôt l’état de la condition humaine des Aurignaciens. Ces derniers ont une grande connaissance de la nature, ils s’en servent tous les jours, jouissent de ses ressources, souffrent de ses inconvénients : le froid, l’infinité des espaces, la suprématie des autres espèces, l’enseignement quotidien tiré des nouvelles rencontres avec la flore, les vertus et les poisons de cette dernière, les éléments dont le feu que déjà, par je ne sais quelle prouesse, ils maîtrisent et la faune innombrable, dont les grands animaux qui sont comme leurs frères ennemis, tout est confrontation généreuse et impérative. Et dans ce grand parc, paradis redoutable dans lequel ils vivent, il y a comme une alliance entre tous.
Parce que l’humain est conscient de sa différence, parce qu’il se voit chaque jour minoritaire, parce que sa peur sera plus grande que l’acceptation de son sort, il va rompre le contrat naturel. Par le langage. Le compte à rebours est amorcé. Et c’est en peignant, en créant l’art et le religieux, qu’il commence à rédiger un contrat social qui dénonce le contrat naturel.
NA, Genève 2. 1. 14