C’était trop tentant. 4’33” de sursit dans toute cette dispersion de décibels inutiles. S’ils n’étaient qu’erronés ou maladroits, dissonants et incohérents, ils nous donneraient du rêve et du sens. De la distorsion et ses foules de questionnements, de contemplations, de complexités ou l’inverse. Or ils sont accommodés.
En faisceaux. Ici ceux-ci, là-bas ceux là; si conformistes que les notes s’en éteignent avant d’avoir saisis l’éclat. Audibles forts, à défaut d’intensité, elle prêtent au trouble.
Alors. Alors, John Cage suspend ton vol. Le voici qui fige le temps, les notes et le mouvement. Crois-tu que c’est là un instant de paix? Non. L’oeuvre interprétée par Davis Tudor le 29 aout 1952 au Maverick Concert Hall, état de New-York irrita le public accouru.
« […] Les gens ont commencé à chuchoter l’un à l’autre, et certains ont commencé à sortir. Ils n’ont pas ri – ils ont juste été irrités quand ils ont réalisé que rien n’allait se produire, et ils ne l’ont toujours pas oublié trente ans après : ils sont encore fâchés. »
La Comète sera à la fête de la musique. Dans l’assourdissement général, rejoins-y-nous. Et pour t’y mieux inviter, voici un concert de silence qui en dis autant que tu voudras l’entendre. Autant que nous saurons saisir l’imperceptible, dissimulé sous le vacarme certes grisant, mais si infécond qu’il impose le trop-plein stérile. Comme si de l’abîme qui consiste à se regarder dedans, ne puisse surgir que la vacuité de nos existences…
“La durée de quatre minutes et trente-trois secondes équivaut à 273 secondes. Cette valeur peut faire référence à – 273 degrés Celsius, soit le 0′ absolu (température négative en degrés Celsius équivalent à 0 Kelvin) où aucun mouvement ne peut se faire. Signe de la volonté d’atteindre le point mort d’où aucun son ne peut provenir.”
Le stand de la Comète se trouve en haut du Parc Beaulieu, au dessus du parc des Cropettes. Vendredi 18h-02h, Samedi 13h-02h et dimanche 13h-22h
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