Gargarismes

“…Toucher à cette image c’est toucher le fond.”

Entends le tocsin sonner le glas de cette vielle dégoûtante, poisseuse civilisation morbide et moribonde et pourtant  encore tellement nocive. Toxique certes. Coupable certainement.

COU-PA-BLE.

ChacunEs, porteurE d’autorité, séide capitaliste, courroie de transmission de la domination sous toutes ses formes; maudite domination. Coupable de porter la mort en bandoulière. D’appuyer les nervis du capitalisme. De relayer par omission ou par ignorance… pire par intérêt… mais se peut-il qu’il y ait un intérêt là ou l’on ne trouve que mort et dévastation…

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La mort viendra et elle aura tes yeux. La poésie à cette faculté, lorsque l’on se meut titubant sur le fil du disque de la mort, de contenir les seuls remèdes à l’issue unique. La poésie nous soulève un instant de nos peines, de nos effrois et de nos plaies. Alors, lorsque l’on a rencontré  ces douleurs du confins, renversé de peur, noué, évidé, SeulE.

L’on insupporte ses reconductions par contumace. Nous mourrons mille fois par jour, Chaque fois que l’on consent à l’abject. C’est assez.

Sur ces plages de sable, ces grains innombrables, la multitude d’humains rédempteurs (la duplicité de la réalité qui la conduite préparait le drame contemporain) pensaient-ils sauver notre condition tout entière il y a 60 années. Ces grains de sable désormais ivraie à nouveau souillée du sang des cadavres innombrables jetés à la mer par l’arrogance, le pillage occidental. En toute impunité. Encore une fois. Encore.

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ET nous continuons de vendre des armes aux pays qui purgent leur populations devenues fugitives. ET nous continuons de refuser aux mêmes fugitifs, plus exactement aux survivantEs; l’asile, la protection, l’humanité, en prétextant moult expédiant, et leurres divers.

Alors projetons nous en uchronie. Si. Si pour chacun des morts en Méditerrané, un bourgeois autochtone. L’exact miroir inversé, répondrait par un enfant, une famille, un humain tombé. Quelles arguments supporteraient nos coupables inerties? Quels mots invoquerait-on du ciel, pour abandonner notre responsabilité, pour absoudre nos incuries, pour continuer de contempler notre innocence de façade.

Il n’en est aucun. Et en échos tes maux viendront baiser chacun de tes derniers souffles. Personne ni ne part ni ne meurt tranquille jamais. Celles et ceux là dans la panique des flots déchaînés. Toi dans ta résidence ou ta clinique privée. Dans la même identique panique crasse qui nous arrache à l’existence.

Alors se battre… . Rester en vie… . Et Vivre Ensemble. Rien d’autre ne compte. Rien d’autre ne peut compter.

P.S. “La mort viendra et elle aura tes yeux”  Cesare Pavese, écrivain et poète désabusé, suicidé le 27 août 1950. Vidéo bilingue sur Youtoub: ICI.

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